René Magritte, les mystères de l'image

RENÉ MAGRITTE, LES MYSTÈRES DE L'IMAGE

Selon les termes de Magritte (1898-1967), les images sont trompeuses… Ce maître du surréalisme a exploré sa vie durant les rapports vertigineux entre l'image et le mot, la représentation et la réalité, le sens caché et les évidences. En créant un univers poétique, fascinant et énigmatique, Magritte a poussé la peinture dans ses retranchements en la confrontant à sa capacité à restituer le réel et s'est amusé de son talent d'illusionniste en produisant des trompe-l'œil, plus vrais que nature, brouillant les conventions et opérant des glissements de sens.

Cette conférence vous propose de revisiter l'œuvre résolument novatrice de ce peintre belge et d'en découvrir des aspects méconnus comme les surprenantes "période vache" et "période Renoir" qui seront prochainement mises à l’honneur au musée de l'Orangerie à Paris.

Les dates à retenir :

21 novembre 1898 : René Magritte nait à Lessines en Belgique. Il est le premier enfant de Léopold tailleur et Régina modiste qui auront deux autres fils ensuite.

De 1916 à 1919 : René Magritte suit les cours aux Beaux-arts de Bruxelles. Alors que ses professeurs sont des peintres symbolistes et d’Art Nouveau, ses premiers tableaux exposés sont d’inspiration impressionniste.

1922 : il épouse Georgette, rencontrée à la foire de Charleroi avant la guerre et retrouvée comme par miracle cette année-là. Il est dessinateur dans une fabrique de papiers peints. Il travaille à des projets d’affiche et s’intéresse au cubisme, au futurisme et à l’art abstrait, à l’art moderne en somme. Il finit par se dédier à la peinture et en 1925, il peint plus de 60 tableaux.

1923 : il découvre l'œuvre de Giorgio De Chirico (1888-1978), le plus grands des maîtres des énigmes, grâce à son ami Lecomte qui lui montre une reproduction du Chant d'Amour (1914). Il découvre alors cette esthétique du choc et de l'arbitraire, caractéristiques de la beauté surréaliste. Cette même année, il est en contact avec André Breton et le futur groupe surréaliste partageant leur goût prononcé pour l'imaginaire et la subversion. En 1926, il fonde avec Paul Nougé (1895-1967) le surréalisme belge avec l’orientation « scientiste » d’un art qui se veut au service de la pensée.

1927 : il vient vivre en France et s’installe au Perreux-sur-Marne. Magritte se heurte aux convictions des surréalistes parisiens, alors qu’ils opèrent ce qu’André́ Breton nommera bientôt leur tournant "raisonnant" (1927). Magritte, marginalisé, rentre en Belgique en 1930.

1929 : Magritte publie Les Mots et les images dans La révolution Surréaliste.

Entre 1943 et 1947 : Magritte entame sa période dite Renoir pendant laquelle Magritte peint selon la technique impressionniste. Il souhaite mettre le surréalisme en plein soleil. Il s’en ouvre à André Breton qui refuse. Magritte lui répond en 1948 par la « période vache » lors d’une exposition parisienne.

Mai 1954 : a lieu la première rétrospective de son œuvre au musée des Beaux-arts de Bruxelles et une autre, deux ans plus tard, à Charleroi. Il réalise des fresques murales pour plusieurs institutions belges en même temps que se développe sa renommée à l’international (il expose à New-York depuis 1936).

15 août 1967 : René Magritte meurt à Bruxelles alors que se tient une rétrospective de son œuvre à Rotterdam.

VENDREDI 12 FÉVRIER

10H

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conférencière

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.

À lire pour aller plus loin :

Michel Foucault, Ceci n’est pas une pipe, éditions Fata Morgana, 1973.

René Magritte, Les Mots et les images, éditions Labor, 1997.

Xavier Canonne, Le Surréalisme en Belgique : 1924-2007, Actes Sud, 2007.

Le fonds d’archives (articles, commentaires d’œuvre, photos et films) du musée Magritte de Bruxelles consultable en ligne.