Depuis l’ère Thatcher (premier ministre de 1979 à 1990), la ville de Londres a connu une mutation urbaine remarquable. La vielle agglomération horizontale traversée par l’estuaire de la Tamise s’est progressivement redressée pour se transformer en une cité verticale hérissée d’objet singuliers affectueusement surnommés : « le Cornichon », « l’Echarde », « le Talkie-walkie », « la Râpe-à-Gruyère ». Autant de dénominations qui traduisent l’étonnement des londoniens eux-mêmes devant les formes surprenantes de certains des gratte-ciels construits par des « starchitectes » venus du monde entier. Cette mutation fut la conséquence des réformes libérales et du développement du secteur de la finance qui s’en suivit. Le manque de surface de bureaux et l’arrivée de dizaines de milliers de nouveaux habitants attirés par la prospérité de la City a entrainé à son tour une explosion dans le secteur de l’immobilier. Les contraintes urbanistiques moindres que dans nombre de villes du reste de l’Europe ont autorisé une grande liberté de formes et de matériaux qui donne aujourd’hui à la skyline londonienne toute sa vigueur.
Mais les incertitudes économiques liées au Brexit et l’exode démographique qui touche Londres (700 000 habitants ont quitté l’air urbaine pour des raisons économiques ou liées à la pandémie) entrainent un début de baisse des prix de l’immobilier qui à son tour hypothèque les ambitieux projets de développement urbain.
Quel avenir pour ces millions de mètres carrés de bureau dans un monde ou le télétravail tend à devenir une nouvelle norme ? Quel avenir aussi pour une ville obèse qui rejette ses classes moyennes à la périphérie et dont l’hypercentre est devenu ce que d’aucuns appellent le « Richistan » ?

Les dates à retenir :

43 de notre ère : l’empereur Claude envahi la Grande-Bretagne. Londinium est fondée et devient la capitale de la nouvelle province.
410-411 : les troupes romaines se retirent de Grande-Bretagne.
440 : début des invasions des Angles et des Saxons en Grande Bretagne.
802 : Egbert du Wessex devient le premier roi de tous les anglais.
1042 : Edouard le Confesseur monte sur le trône d’Angleterre. Il fait édifier l’abbaye de Westminster et fixe la résidence royale dans un palais à proximité.
1066 : suite à la bataille d’Hasting, Guillaume le Conquérant s’empare de l’Angleterre. Il est le premier souverain couronné dans l’abbaye de Westminster. Il fera ériger la tour de Londres en aval de la City.
1215 : les barons anglais imposent la « Magna Carta » au roi Jean sans Terre et instaurent un parlement.
1512 : Henri VIII déménage la résidence royale du palais de Westminster au palais de Whitehall à quelques centaines de mètres.
1534 : l’Angleterre rompt avec Rome et le catholicisme.
1666 : le Grand Incendie de Londres détruit 13 000 maisons dans la City.
1692 : dans le sillage du Grand incendie, la Lloyd est créée.
1694 : la Banque d’Angleterre est créée.
1698 : le palais de Whitehall est ravagé par les flames, la reine Marie II s’installe au palais de Saint-James.
XVIIIe siècle : le port de Londres devient le premier du monde est le restera au XIXe.
1834 : incendie du palais de Westminster. Le bâtiment sera reconstruit dans un style néogothique.
1837 : la reine Victoria décide de s’installer dans le palais de Buckingham.
1940-1941 : le Blitz ravage Londres.
1979 : arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher.
Année 80 : début du chantier de transformation du quartier de Canary Wharf.
1991 : inauguration de One Canada Square qui devient l’immeuble le plus haut du Royaume-Uni.
2013 : inauguration de The Shard qui avec 306 m devient le nouvelle immeuble le plus haut du Royaume-Uni.

VENDREDI 12 MARS
À 10H

Votre conférencier

Diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, mais également en Archéologie, en Ingénierie culturelle et en Langues au Westminster College de Londres, Patrice Mauriès accompagne des voyages culturels depuis plus de 20 ans. Il sait transmettre avec passion ses connaissances, ainsi que son intérêt pour l’architecture contemporaine et la photographie.