Les richesses naturelles de l’île de Thasos, île située en Mer Égée au large des côtes de la Macédoine et de la Thrace, furent exploitées dès les époques les plus anciennes : pourpre au paléolithique, plomb, argent et or à partir de l’Âge du fer. C’est cet eldorado antique qui attira les Grecs de Paros, qui fondirent une colonie au début du VIIe siècle av. J.-C. Devenue en quelques décennies la plus grande puissance de la région, disposant d’un territoire insulaire très riche et de vastes possessions sur le continent, Thasos dut vite affronter les autres puissances qui souhaitaient comme elle mettre la main sur les mines d’or, contrôler les vastes forêts (qui fournissaient les bois de charpente indispensables aux flottes de guerre) et bénéficier du juteux commerce d’esclaves : en 463, Athènes parvient à vaincre Thasos et à mettre un terme à cette exceptionnelle prospérité.

À partir de cette date, Thasos devient une puissance moyenne, qui doit composer avec les puissances régionales : Athènes d’abord, puis le royaume de Macédoine, Rome enfin. Mais riche de ses mines d’argent, d’un marbre de grande qualité et d’un vin très réputé, Thasos parvient à maintenir, malgré sa très réelle régression géopolitique, une activité artistique de grande qualité, en particulier dans le domaine de l’architecture et de la sculpture (deux domaines liés à l’économie du marbre).

Redécouverte à partir du milieu du XIXe siècle et fouillée par l’École française d’Athènes depuis 1911, Thasos est une des villes antiques les mieux connues et les mieux publiées : plus d’un millier de sculptures ou de fragments de sculptures, 1200 inscriptions, plus de 30 000 monnaies, une trentaine de monographies, plus de deux cent articles scientifiques.

Les dates à retenir :

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JEUDI 08 JUILLET
À 10H

Votre conférencier

Jean-Yves Marc est professeur d’archéologie classique et doyen de la Faculté des Sciences historiques à l'Université de Strasbourg.