Giuseppe Arcimboldo

GIUSEPPE ARCIMBOLDO, un peintre maniériste au service des habsbourg

Giuseppe Arcimboldo naît à Milan vers 1526. Il fut le peintre de prédilection de Maximilien II puis de Rodolphe II, empereurs du Saint Empire Germanique. Avec ses souverains il partagea le goût pour les jeux subtils de l’esprit, les recherches savantes et les allusions raffinées aux découvertes scientifiques de leur temps. Peintre au service de la cour impériale, il créa des décors éphémères pour de grands événements mais aussi des œuvres étranges, voire inclassables.

Portraits phytomorphes ou natures-mortes anthropomorphes ? Ces peintures se jouent de notre logique et de nos sens. Les têtes composées d’éléments vivants et inertes composent un univers fantasque qui plu rapidement la cour de l’Empereur. Arcimboldo se situe dans une tradition renaissante entre grotesques antiques récemment redécouverts, ghiribizzi léonardesques et paréidolies de Dürer. Son érudition se voit partout, chaque détail révèle ses connaissances et sa fréquentation des grands humanistes.

Des fruits, des légumes, une poire forme un nez, du maïs pour l’oreille, des petits pois pour les yeux, les réalisations d’Arcimboldo vont beaucoup plus loin que le simple côté ludique et plaisantin. C’est tout un monde qui s’offre à nous, spectateurs de son Œuvre. Ce monde est celui de la Renaissance, de l’époque maniériste. Dans ces temps de tension religieuse liée à la Réforme protestante, on cherche à définir la place de la l’Homme vis à vis du sacré et de la science et Arcimboldo nous fait ressentir ces troubles dans ses peintures.

Les plus grands personnages de l’époque se font construire des cabinets de curiosités pour leurs expériences et pour tenter de comprendre leur monde. Ancêtres de musées, ces cabinets regorgent de trésors que l’on peut voir apparaître sur les portraits d’Arcimboldo. Rodolphe II posséda le plus beaux d’entre eux, cette chambre des merveilles ou Wunderkammer est un microcosme dans le macrocosme. Que cachent les œuvres d’Arcimboldo ? Telles un cabinet de curiosités peint elles offrent la connaissance, le savoir encyclopédique. C’est la nature observée et décrite par les naturalistes, les effets du temps sur l’apparence humaine, la théorie des humeurs et le cycle des étoiles, le lien même entre homme et nature qui sont abordés ici.

Je vous propose de découvrir à travers cette conférence tout ce monde, celui d’un peintre de son temps, cette Renaissance humaniste qui cherche à comprendre l’homme. Le paradoxe d’Arcimboldo, son esprit sérieux au service d’un humour bien présent se dévoile grâce à l’étude de ses peintures.

Les dates à retenir :

1526 : Naissance à Milan.

1562 : Entre au service de Ferdinand Ier à Prague.

1563 : Série des Saisons.

1564-1576 : Règne de Maximilien II de Habsbourg, la cour est installée à Vienne.

1566 : Série des quatre éléments.

1576 – 1608 : Règne de Rodolphe II.

1583 : Retour de la cour à Prague.

1587 : Retour à Milan. 

1591 : Promut au rang de comte palatin.

11 juillet 1593 : Décès d’Arcimboldo.

Votre conférencière

Anaëlle Charoin est conférencière nationale et historienne de l'art diplômée de l'Ecole du Louvre. Elle vit et travaille à Lyon.

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