Pâques - Etymologies - La bibliothèque de Storia Mundi

Pâques:

et ses grands passages

Notre français « Pâques » tient son origine (ce n’est pas très étonnant) d’un mot latin : Pascha. Celui-ci provient lui-même du grec Πάσχα, transcription de l’araméen pour le nom hébreu pesaḥ (פסח) qui désigne la fête de Pessa’h, la Pâque juive.

Ce substantif est dérivé d’un verbe issu de la même racine signifiant « passer au-dessus ». On retrouve clairement cette idée dans le nom de la fête de Pessa’h en anglais : Passover. Mais passer au-dessus de quoi au juste ? Revenons, si vous le voulez bien, à l’origine de cette fête hébraïque en nous replongeant dans les événements décrits par l’Exode.

Ce livre de la Torah raconte l’histoire du peuple hébreu, réduit depuis des générations en esclavage par les Égyptiens. Malgré les suppliques de Moïse et l’envoi de neuf plaies déjà (grenouilles, sauterelles et autres signes plutôt désagréables), Pharaon refuse de libérer cette main d’œuvre et de la laisser quitter le pays. Le Dieu des Hébreux décide alors d’envoyer une dixième plaie par achever la décision du souverain : Il enverra son ange vengeur pour tuer le premier né de chaque famille d’Égypte. Moïse ordonne alors à son peuple de sacrifier un agneau (on retrouve là l’agneau dont nous dégustons le gigot en famille) pour marquer de son sang les linteaux des portes des maisons. Ce sera pour l’ange exterminateur le signe qu’il faudra passer au-dessus des maisons ainsi signalées : le voilà donc ce fameux passage de Pâque !

Mais il en existe un deuxième : le passage de la Mer Rouge, qui fait suite à la décision de Pharaon de laisser les Hébreux quitter son royaume. C’est le passage pour ce peuple de la servitude à la liberté et le début de son périple pendant 40 ans dans le désert, raconté par la suite de l’Exode.

Un troisième passage peut être marqué chez les Chrétiens qui célèbrent Pâques avec un s. C’est le passage de la mort à la vie du Christ ressuscité, qui est célébré ce dimanche par les catholiques et les protestants (et dimanche prochain par les orthodoxes, petit problème de calendrier – mais c’est une autre histoire).

Cette étymologie du mot Pâques se retrouve dans de nombreuses langues d’Europe : Pasqua en italien et en catalan, Pascua en espagnol, Påsk en suédois, Påske en danois et en norvégien, et même Пасха (pascha) en russe.