Hécatombe - Etymologies - La bibliothèque de Storia Mundi

Hécatombe :

la fête et les bœufs

Hécatombe vient du grec hekatón (ἑκατόν) qui signifie cent (pensez à hectare, hectolitre…) et boũs (βοῦς) qui signifie bœuf.

Donc hécatombe signifie littéralement cent bœufs, c’est facile. Cent bœufs ? Damned ! Mais pourquoi faire ?

Mais pour les sacrifier aux dieux lors des Panathénées pardi !

Reprenons donc.

Une hécatombe désigne un sacrifice de cent bœufs offerts (les bœufs) aux Olympiens lors des fêtes des Panathénées. Ces fêtes avaient lieu à Athènes du 23 au 30 du mois… d’hécatombeion bien sûr, lequel était le premier mois de l’année attique.

Sauf que le mois d’hécatombeion correspond – grosso modo – au mois de juillet de notre calendrier.

Bon, revenons à nos moutons (pouf pouf).

Offrir cent bœufs aux dieux dans une fragile économie préindustrielle c’est quand même gâcher, non ?

Pas vraiment en fait car les Grecs étaient les maîtres de la métis (la ruse). Vous allez voir.

Les mythes grecs nous racontent en effet que – grâce aux judicieux conseils de Prométhée - les premiers hommes réussirent à berner les dieux lors des négociations précisant les modalités de partage des animaux sacrifiés. Aux dieux revinrent les os et les graisses, aux hommes la viandes et les abats.

On comprend mieux pourquoi, pour les Anciens, une hécatombe était synonyme d’un sacré bon gueuleton !

Et si une petite cité, pas très riche, voulait faire comme la grande et opulente Athènes, avec un peu de métis, elle pouvait s’offrir une hécatombe à moindre frais en sacrifiant un (seul) bœuf… et quatre-vingt-dix-neuf plus petites bestioles (volatiles ou pas, les bestioles).


Ci-dessous : un suovétaurile n’a rien à voir avec une hécatombe. Il s’agit du sacrifice d'un porc, d'un mouton et d'un taureau, qui se faisait à Rome à la fin de chaque lustre. Cette sculpture provient de Rome et date du premier ou du deuxième quart du Ier siècle après J.-C. Elle est aujourd’hui conservée au musée du Louvre. Photo : Romainbehar.