Constantinople impériale : architecture et urbanisme

Constantinople impériale :
architecture et urbanisme

En septembre 324, les armées de Constantin, maître de la partie occidentale de l’Empire romain, battent celles son rival Licinius, maitre de la partie orientale. Deux mois plus tard, Constantin refonde l’ancienne cité grecque de Byzance, sur la rive occidentale du Bosphore, sous le nom de Constantinople et en fait la nouvelle capitale de l’Empire réunifié. La ville, officiellement inaugurée en mai 330 et dont la surface a été multipliée par cinq, emprunte son plan et son architecture à la longue tradition romaine de planification urbaine : vastes avenues rectilignes sur une trame régulière, larges forums, monuments commémoratifs, bâtiment publics, palais, etc.

En 1204, quand les chevaliers de quatrième croisade pénètrent dans Constantinople, qu’ils mettent à sac, l’aspect de la ville n’a plus rien à voir avec celui que lui avait connu Constantin ou Justinien. Des quartiers denses, anarchiques et populeux se pressent autour des riches demeures et des fondations pieuses de quelques puissantes familles aristocratiques. Entre ces différents noyaux densément urbanisés s’entendent des zones abandonnées, des ruines, des champs… La capitale planifiée de l’antiquité tardive a cédé la place à une cité du Moyen-âge.

Cette conférence vous propose de découvrir l’évolution architecturale et urbaine de celle qui fut la mère des villes de l’antiquité tardive et du Moyen-âge.


Les dates à retenir :

146 avant notre ère : la cité grecque devient romaine.

192 de notre ère : Byzance prend le parti de Pescennius Niger contre Septime Sévère. Ce dernier assiège et rase Byzance. Dans la foulée de son avènement, Septime Sévère refonde Byzance dont il ne peut se passer pour le contrôle du Bosphore.

324 de notre ère : La ville est refondée par l’empereur Constantin sous le nom de Constantinople et devient la nouvelle capitale impériale.

330 : la cité est symboliquement inaugurée par l’empereur.

412-422 de notre ère : les travaux d’une nouvelle enceinte permettent de doubler la superficie de la ville.

Vème siècle : la population de la ville atteint et dépasse probablement 300 000 habitants.

542 de notre ère : apparition de la peste pendant le règne de Justinien.

617 : les armées Sassanides qui ont envahi le Proche-Orient, interrompent l’approvisionnement en blé de Constantinople depuis l’Egypte.

626 de notre ère : les Avares assiègent Byzance et détruisent les aqueducs.

717-718 de notre ère : Byzance est assiégé par les Arabes. Les habitants qui ne doivent plus être que 40 000 parviennent à supporter le siège en cultivant les surfaces vides à l’intérieur de remparts.

747 de notre ère : un nouvel épisode de peste ne laisse que quelques milliers d’habitants dans Byzance.

768 de notre ère : Constantin V doit faire venir des ouvriers des îles de la mer Egée pour réparer les aqueducs.

867 : Basile 1er de la dynastie macédonienne entreprend de relever Byzance de sa ruine. Cette restauration partielle et longue verra le visage de la ville être complètement transformé.

Votre conférenciER

Diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, mais également en Archéologie, en Ingénierie culturelle et en Langues au Westminster College de Londres, Patrice Mauriès accompagne des voyages culturels depuis plus de 20 ans. Il sait transmettre avec passion ses connaissances, ainsi que son intérêt pour l’architecture contemporaine et la photographie.

À lire pour aller plus loin :


Cécile Morrisson (dir.), Le monde byzantin. Tome 1 - L'Empire romain d'Orient (330-641)

Jean-Claude Cheynet (dir.), Le monde byzantin. Tome 2 - L'Empire byzantin (641-1204)

Jean-Michel Spieser, Byzance médiévale (700-1204) - L'Univers des formes

Stéphane Yerasimos, Constantinople, de Byzance à Istanbul