Chroniques - Le chewing-gum préhistorique

Le chewing-gum préhistorique de Syltholm (Danemark)

Le 17 décembre 2019 une équipe de chercheurs appartenant à l’Université de Copenhague a publié dans la revue Nature Communications un article remarquable sur... un chewing-gum préhistorique.

Ce dernier - un petit bout de gomme noirâtre pas franchement impressionnant de prime abord - a été découvert sur le site de Syltholm, dans le sud du Danemark, dans le cadre de fouilles conduites par le Musée Lolland-Falster.

Les chercheurs ont découvert que notre équivalent chewing-gum (ECG) date de 5 700 ans, donc du mésolithique tardif (ou du néolithique précoce si vous préférez).

Evidemment, par delà ces érudites distinctions la question qui nous préoccupe est la suivante : mais comment diable fabriquait-on un chewing-gum en ces temps lointains ?

La réponse est toute simple : en chauffant l'écorce d'un bouleau. Cela permet d'extraire dudit arbre une substance des plus collante (d'aucun la juge carrément gluante), laquelle s'avère des plus utiles pour encoller des pointes de flèches par exemple. Ou pour tromper l'ennui (ou attendre le goûter) en mâchonnant un chewing-gum.

Et ce n'est pas tout car notre petit bout de gomme s'est révélé incroyablement bavard !

Pensez donc : non seulement il a piégé l'ADN du mâchonneur - de la mâchonneuse plutôt - mais il a également permis d'estimer l'âge de cette dernière (elle était jeune) et même de connaître le menu de son dernier repas, vraisemblablement constitué de canard et de noisette.

Pas mal, non ?

Ah oui, revenons sur la jeune mâchonneuse avant de nous quitter.

Celle-ci - surnommée Lola par les chercheurs - avait la peau et les cheveux sombres ainsi que de superbes mirettes, bleues comme un ciel danois sans nuage.

Ci-dessous : le chewing gum de Syltholm. Photo : Theis Jensen, Université de Copenhague.