sirènes - Chroniques - La bibliothèque de Storia Mundi

Les sirènes, les vraies, avaient des plumes pas des écailles !

Et oui, les Grecs (et les Romains après eux) pensaient que les sirènes étaient des êtres maléfiques, mi-femme mi-piaf.

Elles tuaient le temps en attirant les marins crétins vers de dangereux écueils pour que les navires de ces derniers viennent s'y fracasser (sur les récifs).

Elles pouvaient ensuite se repaitre du corps des naufragés. C'est ce que nous raconte Homère dans l'Odyssée.

Beurk.

Ce n'est qu'au Moyen-âge que - en raison d'une mutation génétique qui nous échappe en grande partie - la sirène remplace ses ailes de vautour par une queue de morue (ou de cabillaud, après tout c'est la même chose).

Elle y gagne en profondeur (pouf pouf) et en moralité ce qui lui permet d'envisager enfin des relations d'une autre nature avec les marins crétins... quoi que, pas pour son bien (à la sirène) comme on verra.

La petite Sirène - qui rachète par son généreux sacrifice les festins anthropophages de ses ancêtres à plumes - fournit ainsi le meilleur exemple de ce généreux engagement pour un vivre-ensemble désormais ardemment désiré... mais fatal.

Pas sûr que les sirènes aient vraiment gagné à cette évolution au final.

Ci-dessus, Ulysse et les sirènes, détail d’un vase attique à figures rouges , début du Vème siècle av. J.-C., conservé au British Museum. Photo : jastrow.