table de nuit - Chroniques - La bibliothèque de Storia Mundi-3

 La table de nuit d’Herculanum

Comme chacun sait, le malheur des Herculani fait le bonheur des archéologues et le ravissement de badauds qu’interloque toujours la permanence de l’univers des formes.

La table de nuit que vous avez sous les yeux en est un bon exemple.

Ladite date vraisemblablement du Ier siècle ap. J.-C. et provient d’Herculanum, l’autre cité martyre de l’année 79, une grande année soit dit en passant que cette année 79 qui vit pêle-mêle – outre l’éruption du Vésuve - la construction du fort de Mamucium en Britannia, une forteresse qui est à l’origine de la ville de Manchester, cependant que dans la Chine des Han se tenait les Discussions du Pavillon du Tigre blanc lesquelles permirent de fixer le texte canonique des œuvres attribués à Confucius et à son école ce qui n’est pas rien, convenons-en.

Bref.

A bien regarder cette table de nuit, on se prend à rêver à ces millions de vies anonymes que n’enregistrèrent nulles chroniques ; à ces innombrables objets patiemment fabriqués, désirés, achetés, déménagés, endommagés, réparés et finalement vitrifiés un jour de l’année 79, journée banale pour la plupart des habitants de l’Empire à l’exception de ces milliers de malheureux qui vécurent un temps sur les rivages enchanteurs de notre mer.