Absences au travail dans l'Egypte antique : du congé menstruel (pour les hommes) au brassage de la bière
Une tablette égyptienne vieille de 3 200 ans, plus précisément datée de l'an 40 du règne de Ramsès II, rend compte des journées d'absence au travail de quarante membres de l'équipe du village de Deir el-Medineh chargés du creusement et de la décoration des sépultures royales de la Vallée des Rois et de la Vallée des Reines.
Cet ostracon* très particulier, conservé au British Museum (à qui on doit l'image à droite), offre un aperçu incroyable sur l’ancien équilibre travail-vie personnelle.
A côté de plus classiques arrêts maladie (pour soi-même ou pour des proches), certaines lignes nous montrent à quel point le quotidien des anciens Égyptiens s’avérait sensiblement différent du nôtre (et différemment périlleux).
Un employé se serait ainsi absenté après avoir été piqué par un scorpion. L’embaumement des proches décédés, activité longue et complexe s’il en est, était également une raison de congé récurrente.
Plus étonnant encore à nos yeux, le brassage de la bière constituait une activité justifiant un ou plusieurs jours de congés. Ce breuvage, qui était d’ailleurs consommé par les adultes comme par les enfants et qui ne devait finalement que peu ressembler aux pintes que l’on consomme de nos jours en termes de goût et de consistance, revêtait une importance capitale pour la société égyptienne et était étroitement lié aux dieux.
Enfin, les « saignements » d’une femme ou d’une fille reviennent aussi régulièrement dans le registre comme justification d’absence. Visiblement, les hommes étaient conviés pendant cette période à prendre le relais sur le front intérieur, dans celui qu’on peut considérer comme un congé menstruel indirect.
* Un ostracon étant un éclat de calcaire ou tesson de poterie utilisé comme support pour l'écriture ou le dessin pendant l'antiquité.