À Metz, un exceptionnel plafond peint du XIIIème siècle
Disons-le d’emblée – et tant pis pour le suspens – on ne sait pas trop quelle était la signification de l’incroyable plafond peint découvert à Metz au printemps 1896 lors des travaux de réfection d’un bâtiment sis au n°8 de la rue Poncelet.
Si tant est qu’il faille chercher une signification quelconque – laquelle serait forcément chargée d’un sens profond - à toutes les représentations qui nous viennent du monde d’hier. Et si ces gens-là, tout comme nous le faisons, se laissaient guider parfois par la mode du moment, l’inspiration, une confuse envie, un désir léger… bref.
Retournons cela dit à notre plafond ou plutôt à nos plafonds car ces derniers – rapidement déposés pour être préservés, étudiés, conservés - recouvraient deux salles du rez-de-chaussée de la maison de la rue Poncelet laquelle appartenait au Moyen-âge au chapitre de la collégiale Notre-Dame-la-Ronde, raison pour laquelle le commanditaire d’iceux (les plafonds, suivez s’il vous plait) aurait pu être un chanoine. L’emploi du conditionnel traduit le peu de certitudes que l’on a en la matière.
Certaine est en revanche la datation desdits plafonds. Une étude dendrochronologique a en effet montré que nos plafonds datent de la première moitié du XIIIème siècle, plus exactement des années 1220 pour les plus anciens et des années 1240 pour les plus récents.
Quant au décor peint, postérieur à la pose du plafond, il daterait lui – aïe, encore le conditionnel – du dernier quart du XIIIème siècle. Disons, au pif, des années 1275.
Ah oui, le plus important : ces remarquables plafonds sont ornés de quatre-vingt-neuf (!) figures polychromes représentant des personnages, des animaux mais aussi des créatures fantastiques dont la diversité nous donne un formidable aperçu de la créativité des artistes du Moyen-âge.
Pour les voir il vous faudra visiter le superbe musée de la Cour d'Or où les susdits sont conservés et exposés.
Photo : Vassil.