Les carnyx de Tintignac

Le site de Tintignac - qui se trouve en Corrèze, non loin de Tulle - est intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord parce que s’y trouve un sanctuaire gallo-romain édifié à la fin du Ier siècle av. J.-C. à l’emplacement d’un sanctuaire celte préexistant.

On ne peut évidemment qu’inférer les raisons de cette substitution (impérialisme culturel et cultuel ; changement de mode et de croyance…) mais cette question – que nous n’aborderons pas ici – est en soi passionnante. Gardons-la cela dit pour plus tard.

Le site de Tintignac est également passionnant car les fouilles du sanctuaire gaulois, débutée en 2001, ont révélé en 2004 un trésor exceptionnel constitué de près d’un demi-millier (un demi-millier !) d’objets (ou de fragments d’objets) parmi lesquels il faut citer :

- une dizaine d'épées en fer accompagnées (ou pas) de leurs fourreaux,

- des fers de lance,

- un umbo de bouclier (un umbo est une pièce métallique qui servait à protéger la main du porteur dudit bouclier),

- un chaudron,

- une dizaine de casques en bronze et en fer dont certains avec un incroyable design,

- et enfin sept carnyx.

Les carnyx sont des trompes de guerre celtes. Avant les fouilles de Tintignac, les carnyx n’étaient connus que par des représentations figurées – comme par exemple sur le chaudron de Gundestrup - ainsi que par quelques fragments retrouvés lors de fouilles.

Or, des carnyx, le site de Tintignac en a révélé peut-être sept dont un retrouvé entier, ou peu s’en faut, ce qui est véritablement exceptionnel.