Six inventions celtes reprises par Rome

« What have the Romans ever done for us ? » (Qu’est-ce que les Romains nous ont apporté ?) s’interrogent les personnages de La Vie de Brian, le célèbre film des Monty Python. « Mis à part, bien sûr, les routes, les aqueducs, l’hygiène, la médecine, l’éducation, l’ordre public… »

Cette scène nous rappelle avec humour que les apports de la civilisation gréco-latine au monde antique ont été nombreux et substantiels. Cela dit, les Romains n’ont quand même pas tout inventé !

Les innovations qu’ils doivent à la culture celte en sont la preuve.

Dans le domaine militaire, outre un modèle de casque particulier, déjà abordé :

- Le protège-joue mobile, que l’on associe au casque impérial romain, est en réalité une invention celte. Abaissé, il permet de recouvrir le bas du visage lors du combat. Relevé, il offre à celui qui le porte un peu de fraicheur dans un monde de brutes. Cela dit, l’apport essentiel du protège-joue mobile est de simplifier la fabrication du casque.

- La cotte de mailles est une protection souple dont la fabrication repose sur l’assemblage de milliers d’anneau de fer. L’efficacité de cette invention celte était telle qu’elle fut adoptée dès le IIIème siècle av. J.-C. par les légions romaines sous le nom de lorica hamata.

En agriculture :

- La moissonneuse : les peuples gaulois des Trévires et des Rèmes avaient inventé une moissonneuse rudimentaire, le vallus, décrite par Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle. L’engin était propulsé (depuis l’arrière donc) par un animal. Il permettait, grâce à un peigne muni de dents tranchante, de couper les épis qui étaient récupérés dans une caisse.

- Et le fameux tonneau ? On attribue souvent aux Gaulois l’invention de ce contenant bien plus pratique que les amphores romaines pour transporter le vin ou la cervoise. Cette origine est toutefois contestée puisque des représentations de tonneaux sont attestées dès le VIème siècle av. J.-C. dans l’iconographie étrusque. Pline l’Ancien (encore lui !) attribue pour sa part cette innovation aux Rhètes, un peuple des Alpes centrales qu’il assimile, à tort, aux Gaulois. Ces derniers ont toutefois largement contribué à la diffusion de ce mode de conservation dès le IVème siècle av. J.-C. Si bien qu’il finit par se substituer à l’utilisation des amphores dès le IIème siècle de notre ère en se diffusant à partir des régions septentrionales de l’empire.

Dans la vie quotidienne :

- Les braies. Ancêtres du pantalon, les braies étaient typiques de l’habillement celte et germain. Elles furent naturellement utilisées par les populations celtes sous domination romaine au cours des premiers siècles de notre ère. On les retrouve également dans l’équipement des légionnaires romains qui les appréciaient tout particulièrement.

- Le savon était, lui aussi, particulièrement utilisé chez les Celtes, bien que certains témoignages écrits attestent de son utilisation chez les Sumériens dès le IIIème millénaire av. J.-C. Pline l’Ancien (hum…) nous apprend que les Gaulois et les Germains faisaient usage du savon pour se lustrer la barbe et se décolorer les cheveux. De là le mythe du barbare aux cheveux blonds ou roux ! Les Romains, quant à eux, privilégiaient l’huile d’olive qu’ils raclaient à l’aide d’un strigile pour ôter de leur peau les impuretés après s’être exercé dans la palestre.

Ci-dessous : Le bateau à vin de Neumagen (Neumagener Weinschiff), exposé au Rheinisches Landesmuseum de Trèves. Cette sculpture faisait partie du monument funéraire d’un marchand de vin de la région d’Augusta Treverorum (Trèves), inhumé autour de 220 ap. J.-C. On distingue clairement les tonneaux servant au transport du vin. (Photo : Carole Raddato).