Etymologie : le Moyen-âge, en attendant mieux ?

La périodisation de l’Histoire est évidemment conventionnelle.

Commençons par une évidence du genre tautologique : aucun contemporain de Caligula n’était évidemment conscient de vivre durant l’Antiquité. De même que Gaston Phébus ignorait qu’il mourrait au cours du Moyen-âge.

Et pour cause !

La périodisation que nous utilisons actuellement n’apparaît pas avant le XVème siècle quand les humanistes (qui ne sont pas forcément des philanthropes soit dit en passant) redécouvrent les grands textes ainsi que l’art de l’Antiquité, redécouvertes qui en permettent la renaissance après un coma prolongé.

Vous l’avez compris : les Modernes - tels qu’ils se nomment alors eux-mêmes - en pincent grave pour les Anciens (les Grecs et les Romains).

Entre ces deux âges d’or ?

Un trou béant de mille ans pensent benoitement nos enthousiastes érudits.

Pis qu’un trou béant !

Un âge de fer, médiocre, crasseux, barbare, dont l’obscurité gothique n’a qu’une vertu et une seule : rendre par contraste plus éclatantes encore les lumières des Anciens comme celles des Modernes.

L’âge moyen venait de naître.

Tout comme la Renaissance qui en marque le terme.

De cette époque date encore cette franche curiosité : en Histoire, l’époque moderne débute à la fin du Moyen-âge (1453 ? 1492 ?) et se termine… à la Révolution française.

C’est ensuite l’époque contemporaine qui commence. Elle se poursuit jusqu’à nos jours.

Remarquons que tout cela n’empêche pas un grille-pain tout à fait moderne d’avoir été fabriqué à l’époque contemporaine.

Ci-dessus : un tendre câlin médiéval qui nous vient tout droit du doux pays des Teutons (le codex Manesse est aujourd’hui conservé à Heidelberg, capitale du rugby en Teutonie). Une preuve parmi d’autres que le Moyen-âge est autre chose qu’un triste et passif entre-deux peuplé de brutes aussi peu cortiquées que velues.