Le 18 juin 1812, les Etats-Unis envahissent le Canada
De ce côté-ci de l’Atlantique, une date comme celle du 18 juin 1812 ne peut qu’évoquer de funestes souvenirs. Pensez donc : l’année 1812 vit la Grande Armée disparaitre en Russie cependant que, trois ans plus tard, la bataille de Waterloo était perdue un 18 juin.
Reste le sursaut gaullien d’un autre 18 juin pour atténuer ce sentiment de catastrophe. Encore qu’en juin 40, la France était en train d’en vivre une belle, de catastrophe. Bref.
De l’autre côté de la grande mer océane, les manuels d’histoire indiquent que le 18 juin 1812, les Etats-Unis d’Amériques envahirent le Canada avec l’idée, pas jolie-jolie, de profiter des embarras militaires de la Couronne alors engagée dans une longue guerre contre la France de l’Ogre corse comme disaient les Godons.
Trente ans après la guerre d’Indépendance, laquelle se conclut par le traité de Paris de 1782, rappelons-le, les Etats-Unis du président James Madison (1809-1817) pensèrent le moment venu de bouter l’Angloÿs hors du nouveau monde. Evidemment - bien que pudiquement tues – les motivations économiques et la question de l’expansion du territoire des Etats-Unis n’étaient pas tout à fait absentes des réflexions des dirigeants américains.
Quoi qu’il en soit des raisons pour lesquelles cette guerre fut déclarée, les Britanniques - soutenus, notons-le, par les Français du Canada ainsi que par nombre de peuple amérindiens confrontés aux brutalités des spéculateurs américains – firent mieux que résister.
Quatre mois après l’abdication de Napoléon, le 24 août 1814, ils parvinrent notamment à s’emparer de Washington dont ils brûlèrent les édifices publics.
A la suite de quoi, les belligérants – constatant l’impossibilité dans laquelle ils étaient de l’emporter sur le parti d’en face – signèrent à Grand, à la fin de cette même année 1814, un traité qui consacrait le statu quo ante bellum.
A Gand. Soit à moins de 70 km de la petite ville de Waterloo. Nous y revoilà.
Ci-dessus : cette aquarelle de George Munger date de 1814. Elle représente le Capitole en ruine après le passage des troupes de sa Grâcieuse Majesté le roi Georges III.