Hommage aux grands maîtres – Edouard Manet, Le Déjeuner sur l'herbe et

Hommage aux grands maîtres : Édouard Manet, Le Déjeuner sur l'herbe et Olympia

Si l'art moderne s'est constitué sur la volonté de créer une rupture avec les expressions artistiques précédentes, les artistes n'en ont pas moins étudié les grands maîtres qui les ont précédés. C'est ainsi qu'Édouard Manet s'est inspiré du Titien dont le Concert champêtre préludera au Déjeuner sur l'herbe et La Vénus d'Urbin à Olympia. Ces deux œuvres de Manet, le père de la modernité, qui firent scandale en leur temps avaient toutes les qualités pour que Picasso, Alain Jacquet ou encore Larry Rivers rendent hommage au maître à travers leurs réinterprétations. C’est ainsi que des créations qui ont fait la différence en leur temps, qui ont été un jalon dans l’histoire de l’art, sont devenues pour les artistes novateurs du siècle à venir, à la fois la référence de la modernité et le seuil à franchir. 

En revenant sur l’histoire de la réalisation par Édouard Manet du Déjeuner sur l'herbe et d'Olympia, nous poursuivrons leur étude grâce aux déclinaisons qu’elles ont inspirées aux artistes des 20e et 21e siècles. L’art du détournement est à la fois hommage aux grands maîtres et transgression, voire véritable pied-de-nez dans une mise en abîme du dépassement des limites propre aux artistes modernes depuis Édouard Manet à nos jours ! 

Les dates à retenir :

23 janvier 1832 : naissance d’Edouard Manet à Paris.

1850 : Manet entre dans l’atelier de Thomas Couture où il restera 6 ans.

1856 : il voyage en Allemagne, en Hollande et, très probablement, en Italie où il copie les grands maîtres.

1863, le tableau Le Déjeuner sur l’herbe fait scandale au Salon des Refusés. Il peint Olympia qui fera également scandale au Salon de 1865.

1867 : Manet est exclu de l’Exposition Universelle. Il organise une exposition particulière avec Gustave Courbet.

1870 : il est reconnu comme le chef de file de "L’École des Batignolles" selon le titre du tableau d’Henri Fantin-Latour.

1881 : Manet reçoit un prix au Salon et l’année suivante, le ministre des Beaux-arts, Antonin Proust lui remet la médaille de la Légion d’honneur.

1883 : il meurt le 30 avril à Paris, âgé de 51 ans. Il laisse plus de 400 toiles en plus de ses pastels et aquarelles.

1890 : Olympia, refusée même d’être exposée en 1863 est acheté à Suzanne Manet et entre au musée du Luxembourg. En 1907, il sera attribué au musée du Louvre. Le Déjeuner sur l’herbe entre dans le patrimoine public en 1906 grâce à la donation du collectionneur Etienne Moreau-Nélaton.

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conférencière

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.

À lire pour aller plus loin :

Emile Zola, Ed. Manet : étude biographique et critique (Ed.1867), Hachette Livre, BNF, 2013.

Manet, inventeur du moderne, Collectif Stéphane Guégan direction, musée d’Orsay et Editions Gallimard, 2011.

Sophie Pujas, Pirates ! L’art du détournement culturel, Editions Tana, 2015.