Exact contemporain de Napoléon, Jean Lannes est l’un des maréchaux les plus intrépides de l’Empire que sa mort tragique au lendemain de la bataille d’Essling a contribué à transformer en véritable héros de l’épopée napoléonienne. Il incarne aussi la réussite sociale de ces fils du peuple, engagé volontaire au début de la Révolution, capable de parvenir au sommet de la hiérarchie militaire et des honneurs.

Volontaire au bataillon du Gers, son département natal, en 1792, chef de bataillon dès l’année suivante, il fait la connaissance de Bonaparte lors de la campagne d’Italie, puis le suit en Egypte où il est promu général de division. Les deux hommes ne se quitteront plus, à l’exception de la courte période où Lannes est ambassadeur au Portugal en 1801 et malgré ses critiques sur le rétablissement de la religion à la suite du Concordat puis sur le passage à l’Empire, il est l’un des 18 généraux à être promus maréchaux en 1804. Il est de toutes les premières campagnes, s’illustre au cours de la seconde campagne d’Italie, remportant la bataille de Montebello le 9 juin 1800. Il est présent à Austerlitz, à Iéna, à Friedland, participe à la guerre d’Espagne et plus particulièrement au siège de Saragosse, avant de revenir à la Grande Armée pour la campagne de 1809 contre l’Autriche. L’année précédente, il a été fait duc de Montebello. Marié depuis 1800 à Louise de Géhéneuc, fille d’un sénateur breton, il a construit une belle fortune, lui permettant d’acquérir un hôtel particulier rue de Varennes à Paris et le château de Maisons (aujourd’hui Maisons-Laffitte).

Blessé par un boulet aux jambes à Essling, le 22 mai 1809, il est amputé d’une jambe, mais ne survit pas à l’infection qui s’empare de son corps et meurt le 31 mai. Il est transporté à Strasbourg, puis Napoléon décide que ses cendres reposeront au Panthéon. Après une procession majestueuse de Strasbourg à Paris, il entre au Panthéon le 6 juillet 1810, jour anniversaire de la bataille de Wagram. Premier maréchal tué sur le champ de bataille, il devient un modèle d’héroïsme pour l’ensemble de l’armée.

Les dates à retenir :

10 avril 1769 : naissance à Lectoure (Gers).

10 mai 1799 : général de division à l’issue du siège de Saint-Jean d’Acre.

6 juin 1800 : victoire de Montebello.

15 septembre 1800 : mariage avec Louise de Guéhéneuc.

10 octobre 1806 : victoire de Saalfeld contre les Prussiens.

26 décembre 1806 : victoire de Pultusk sur les Russes.

22 janvier 1809 : prend le commandement du siège de Sarragosse.

22 mai 1809 : blessé à la bataille d’Essling.

31 mai 1809 : mort sur l’île de Lobau (Autriche).

6 juillet 1810 : entrée au Panthéon.

MARDI 15 JUIN À 10H

Votre conférencier

Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l’École Normale Supérieure, est professeur d’histoire de la Révolution et de l’Empire à la faculté des Lettres de Sorbonne Université et président de l’Institut Napoléon. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont dernièrement La campagne d’Égypte (Belin, 2018), Le Sexe sous l’Empire (Vuibert, 2019), Les Quatre Sergents de La Rochelle (Passés/Composés, 2021) et Napoléon, le dernier Romain (Belles Lettres, 2021).