Les tatannes de luxe de Sulpicia Lepidina
Les fouilles du fort romain de Vindolanda, situé sur le mur d’Hadrien, en (Grande-)Bretagne, ont livré un bric-à-brac extraordinaire constitué de milliers d’objets mais aussi de lettres, de notes de compte-rendus remarquablement conservés car enfouis parfois à plus de six mètres sous terre, dans un milieu anoxique (sans oxygène).
L’élégant soulier que vous avez sous les yeux a été découvert dans la maison de Cerialis laquelle fut ainsi dénommée car les archéologues y découvrirent la correspondance de Flavius Cerialis, le préfet qui commandait la neuvième cohorte batave en garnison dans ledit fort au tournant du Ier et du second siècle ap. J.-C. (entre 90 et 105 ap. J.-C. pour être précis).
L’épouse de ce dernier s’appelait Sulpicia Lepidina. On le sait car les archéologues ont mis la main sur sa correspondance à elle aussi ce qui - au passage - laisse imaginer au lecteur tout ce que les fouilles du fort nous ont appris sur la vie quotidienne d’une petite garnison perdue aux confins de l’Empire.
Quoi qu’il en soit, revenons à nos tatannes.
Ces élégantes mules en cuir proviennent de l’atelier de Lucius Aebutius Thales, un artisan assez fier de son travail pour apposer sa marque sur les chaussures qui sortaient de son atelier.
Photo : Musée de Chesterholm où sont conservé les mules de Lepidina.