Près de Lucques, le pont du Diable

Photo : Giacomo_Sergi_88.

Ce beau pont à cinq arches enjambe le Serchio, l’un des principaux fleuves de la Toscane après l’Arno et l’Ombrone.

Edifié à la demande de Mathilde, comtesse de Canossa et de Mantoue, duchesse de Spolète et margravine de Toscane* au tournant des XIème et XIIème siècle, le pont du Diable mesure quatre-vingt-quinze mètres de longueur pour un peu moins de quatre mètres de largeur (trois mètres soixante-dix pour être exact).

Avec une portée (la distance entre les deux piles d’un arc) de près de trente-huit mètres (37,80 m), le pont du Diable détint longtemps le record de la plus longue portée avant d’être dépassé en la matière, au mitan du XIVème siècle, par un autre pont du Diable, celui de Céret qui possède, lui, une portée de plus de quarante cinq mètres (45, 45 m). Visca Occitània.

Cela dit, remarquons que dans les deux cas, les contemporains, stupéfiés par l’exploit technique de l’érection d’iceux, eurent tôt d’enjoliver l’histoire en rendant au Malin ce qui revenait à l’ingéniosité de l’architecte. Le complotisme ne procède pas autrement en proposant une explication simple (mais tordue) à quelque chose dont la complexité nous échappe.

*Pour faire simple (et court), on l’appelait la Magna Comitissa ou la Gran Contessa, un titre qui ne nécessite sans doute pas de traduction. La comtesse Mathilde vécut de 1046 à 1115. Elle fut donc contemporaine de Guillaume le Bâtard mais aussi des croisades et de millions de gens plus proches de nous que les huiles susnommées dont nous ne saurons malheureusement jamais rien.