Avant Rodin, le Penseur de CernavodĂ
Ce couple de statuettes en terre cuite fut découvert par un archéologue roumain, le professeur Berciu, en 1956 non loin de Cernavodă, une petite ville de Roumanie située dans la Dobroudja, non loin des côtes de la mer Noire.
Datées des environs du Vème millénaire av. J.-C., c’est-à-dire du néolithique moyen, ces figurines mesurent à peine plus de onze centimètres de hauteur pour sept centimètres de large.
Elles appartiennent toutes deux à la culture de Hamangia laquelle s’étendait - de la fin du VIème millénaire au mitan du Vème millénaire av. J.-C. - le long des côtes de la mer Noire, du sud ouest de l’Ukraine actuelle au nord est de l’actuelle Bulgarie, région dans laquelle les porteurs de la susdite culture ont laissé les traces d’un habitat dispersé, non-fortifié, constitué sans doute de chaumières à moitié enterrées.
Dans les nécropoles de la culture de Hamangia, les archéologues ont retrouvé – outre les défunts – un abondant matériel constitué de poteries, de bijoux, d’outils (en pierre taillée et polie) mais également de nourritures et de fleurs, offrandes périsables dont il ne reste évidemment que des traces résiduelles (mais néanmoins indentifiables).
C’est dans une sépulture que furent découvertes les deux figurines que vous avez sous les yeux, un contexte définitif qui incite les spécialistes à voir dans les susdites des représentations de quelque chose de forcément sérieux et potentiellement cultuel. C’est vrai, qui irait enterrer son cher disparu avec son doudou ou son bibelot préféré ?
Quoi qu’il en soit de ces benoîtes interrogations, si vous voulez admirer le penseur de Cernavodă et/ou sa digne compagne, il vous faudra vous rendre par le moyen qui vous siéra le mieux (et pas sierra comme me le suggère le correcteur automatique lequel rêve sans doute de vacances au soleil) dans le musée d’Histoire national de Roumanie, à Bucarest (București en VO).
Photo : Chainwit.