Le papyrus Rhind, un manuel de math vieux de 3 500 ans (environ)

Commençons par la fin : en 1858 un riche Ecossais passionné d’archéologie alors en voyage en Egypte - Alexander Henry Rhind (1833-1863) – achète à Louxor un papyrus vraisemblablement extrait d’indélicate manière de la nécropole voisine de Thèbes par des pilleurs de tombe qui auraient pu être animés par l’esprit de lucre sans que l’on puisse avoir sur ce point de réelles certitudes.

Evidemment, le jeune Rhind – il n’a alors que vingt-cinq ans - n’a pu qu’être intrigué par ce long rouleau – remarquablement bien conservé du reste – constitué de deux bandes d’une hauteur de trente-deux centimètres et d’une longueur de près de trois mètres pour l’une, deux mètres pour l’autre.

Après la mort de Rhind – survenue avant que ce dernier ait pu fêter son trentième anniversaire soit dit en passant – le précieux papyrus rejoint les collections du British Museum (1865) où il fait l’objet d’une étude approfondie (le papyrus, pas le défunt) laquelle permet d’établir un certain nombre de points.

D’une part, ce long papyrus rédigé par un scribe qui répondait au doux nom d’Ahmès est daté par ce dernier de l'an 33 du règne du pharaon Apophis lequel a régné dans la première moitié du XVIème siècle av. J.-C., donc à la fin de la Deuxième Période intermédiaire.

D’autre part, rédigé en hiératique – une version simplifiée de l’écriture hiéroglyphique – le papyrus Rhind expose quatre-vingt-sept problèmes d'arithmétique, d'algèbre, de géométrie et d’arpentage accompagnés de leurs solutions. C’est la raison pour laquelle les spécialistes s’accordent à y voir un manuel destiné aux apprentis scribes.

Si l’on en juge par le niveau des problèmes soumis à ces derniers, l’Egypte d’alors aurait allègrement dépassé nombre de pays au classement PISA. Du moins en mathématique.

Ci-dessus : un extrait du papyrus Rhind.