Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande.

Albrecht Altdorfer,

maître de la Renaissance allemande

En partenariat avec l’Albertina de Vienne, le musée du Louvre présente pour la première fois en France une grande exposition consacrée à Albrecht Altdorfer et contribue à faire sortir de l’ombre cet artiste méconnu du grand public. Moins célèbre que d’autres maîtres de sa génération, un temps qualifié d’astre « de second rang », il est aujourd’hui perçu comme faisant partie des artistes les plus importants de la Renaissance allemande, aux côtés d’Albrecht Dürer, Lucas Cranach l’Ancien, Hans Baldung Grien ou Mathias Grünewald.

Sa pierre tombale le désigne comme architecte mais, son activité dans ce domaine n’est attestée que par des mentions d'archives concernant des travaux utilitaires qu'il aurait dirigés à la fin de sa vie. C’est avant tout comme peintre, dessinateur et graveur qu’il s’est illustré à Ratisbonne dans la première moitié du XVIe siècle. Si l’on ignore tout de sa formation, il est évident que les gravures lui ont permis de connaître les réalisations de ses contemporains allemands et des maîtres italiens du Quattrocento.

Avide de nouveautés, il expérimente les techniques les plus diverses : peinture, dessin, estampe. Son œuvre gravé, constitué de 87 burins, 116 gravures sur bois et 47 eaux-fortes, exercera une profonde influence à travers l’Europe. Ses dessins sur papiers préparés, apprêtés de couleur, montrent qu’il a été l’un des grands virtuoses de la technique du clair-obscur. Sur ces fonds colorés, le tracé exécuté en une teinte sombre est rehaussé de blanc. Cette technique, appréciée également de Dürer ou Baldung Grien témoigne chez Altdorfer d’un traitement très personnel du sujet, renforçant la singularité de cet artiste. Il a également contribué à donner une place particulière au paysage dans des vues luxuriantes peintes, dessinées ou gravées.

Dès 1512, il est consacré au rang des grands artistes répondant aux commandes impériales de Maximilien Ier ou œuvrant pour la cour de Bavière de Guillaume IV et la dernière partie de sa carrière est dédiée à l’enrichissement de son répertoire pictural. Des maîtres tels que Titien, Ernst ou Picasso ne manqueront pas d’être touchés par la force d’invention de sa peinture.

Les dates à retenir :

1505 : Première mention d’Altdorfer qui obtient le droit de bourgeoisie de Ratisbonne.

1506 : Première œuvre attestée d’Altdorfer.

1528 : Altdorfer est appelé à la charge de bourgmestre qu’il refuse.

1538 : Mort d’Altdorfer à Ratisbonne.


Lisez l'article d'Anne Vuillemard-Jenn :


Votre conférenciÈre

Anne Vuillemard-Jenn est docteur en histoire de l’art, enseignante et chercheur indépendant. Membre du Groupe de Recherches sur la Peinture Murale (www.gpm.asso.fr), elle poursuit des recherches sur la polychromie architecturale et la peinture monumentale.

À lire pour aller plus loin :

H. Grollemund, S. Lepape, O. Savatier Sjöholm (dir.), Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande, catalogue de l’exposition du Musée du Louvre, Louvre éditions, 2020.

« Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande », Dossier de l’art, n° 282, octobre 2020.

« Les grands maîtres de la Renaissance allemande », Dossier de l’art, n° 148, octobre 2008.