ARCHITECTURE ET URBANISME DE l’Athènes CLASSIQUE

Athènes figure sans conteste dans la liste restreinte des villes-mondes, comme Rome, Venise, etc. N’ayant pas participé à l’expansion coloniale des grandes cités archaïques, la cité d’Athènes concentra l’essentiel de ses moyens à organiser une ville très vaste autour du noyau naturel que constituait l’Acropole, qui accueillait le sanctuaire principal, celui d’Athéna Polias. Athènes sut transformer les Guerres médiques en victoires providentielles et sa ville en lieu de mémoire de la civilisation. Devenue une référence historique et mémorielle essentielle, mais affaiblie militairement par la Guerre du Péloponnèse puis sa vaine résistance à la Macédoine, elle développa, surtout à partir de la fin du IVe siècle, une politique culturelle et universitaire. Lieu de passage obligée de l’élite romaine qui vient y faire ses études, elle est épargnée par les Guerres civiles romaines. Auguste y entreprend même une politique de grands travaux, au moment où il cherche à faire passer ses succès contre les Parthes pour l’écho romain des victoires contre les Perses. Devenu sous l’empereur Hadrien, la capitale religieuse du monde grec, Athènes connaît pendant le IIe siècle une phase de prospérité exceptionnelle. La réputation de ses écoles philosophiques maintien cette activité traditionnelle jusqu’au début du VIe siècle, quand Justinien y met une fin brutale. Repliée à l’arrière d’un mur qui n’enserre plus qu’un quartier restreint au nord de l’Acropole, la ville ne compte que quelques centaines d’habitants au moment de la Guerre d’indépendance. Devenue capitale en 1832, elle fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles qui nous donnent à voir la topographie de plusieurs secteurs monumentaux : malheureusement, à l’exception du quartier fouillé sous le nouveau Musée de l’Acropole, l’habitat urbain est encore mal connu. Des découvertes récentes, qui ont conduit à reconsidérer des interprétations qui semblaient avérées, montrent que la topographie d’Athènes est encore peu connue.

Les dates à retenir :

Vers 1400 av. J.-C. : fortification mycénienne de l’Acropole.

Vers 520 av. J.-C. : début de la construction du temple de Zeus Olympien (Olympieion).

490/480 av. J.-C. : guerres médiques.

À partir de 479 av. J.-C. : construction du Mur de Thémistocle (Longs Murs).

447/404 av. J.-C. : grands travaux de l’Acropole.

340/330 av. J.-C. : grands travaux de Lycurgue (théâtre de Dionysos).

200/150 av. J.-C. : réaménagement du centre monumental (Attalides, Ptolémées, Séleucides).

30 av./14 apr. (règne d’Auguste) : reconstruction et embellissement.

117/138 apr. J.-C. : grands travaux d’Hadrien et d’Hérode Atticus.

Début VIe siècle (règne de Justinien) : rétrécissement considérable de la ville et christianisation.

1832 : Athènes devient la capitale du royaume de Grèce.

Années 1930/60 : fouilles de l’Agora du Céramique.

Années 1990 : nombreuses fouilles liées aux grands travaux préparatoires aux Jeux Olympiques de 2004.

VENDREDI 11 JUIN
À 10H

Votre conférencier

Jean-Yves Marc est professeur d’archéologie classique et doyen de la Faculté des Sciences historiques à l'Université de Strasbourg.

À lire pour aller plus loin :

B. Holtzmann, L’Acropole d’Athènes. Monuments, cultes et histoire du sanctuaire d’Athéna Polias, Paris, 2003.

R. Étienne, Athènes, espaces urbains et histoire. Des origines à la fin du IIIe siècle apr. J.-C., Paris, 2004.

Y. Tsiomis, Athènes à soi-même étrangère. Naissance d’une capitale néoclassique, Paris, 2017.